Protéger ses forêts ou les raser pour y extraire de l’or ? Un dilemme en République du Congo, troisième plus vaste pays du bassin du Congo. Les initiatives pour sauver la forêt s'y multiplient : signature d’accords, organisations de congrès internationaux, mais aussi crédits carbone. En 2020, le Congo a érigé le département de la Sangha, qui couvre près de la moitié de sa surface forestière, en zone REDD+. Baptisé "Sangha-Likouala", ce projet financé par la Banque Mondiale consiste à mener des actions visant à réduire la déforestation et à intégrer le marché du crédit carbone. Mais ces actions de sauvegarde des forêts sont aujourd’hui mises à mal par l’exploitation de l’or sur ces mêmes parcelles REDD+, situées à la frontière entre le Cameroun et la Centrafrique. Depuis 2020, au moins 79 permis minier de recherche ou d’exploitation de l’or ont été délivrés dans la Sangha. 5 ans plus tôt, il y en avait 10 fois moins. L’industrie aurifère, lucrative, est aussi polluante et contribue à la déforestation. Une source de conflit avec le rêve vert de la République du Congo.