Pulitzer Center Update octobre 4, 2024
Les jeunes congolais ont besoin de l’information et l’éducation environnementale pour combattre le changement climatique
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Deux sessions de discussion avec les jeunes professionnels organisées par le Pulitzer Center dans le cadre de l’exposition photographique "Notre Terre, Notre Richesse et Notre Avenir", les 10 et 12 juillet 2024 à Kinshasa, a fait ressortir le grand intérêt que portent les jeunes pour les questions environnementales et de développement durable en RDC où l’information et l’éducation environnementale sont les plus plébiscitées parmi les principaux messages retenus.
Axée sur le thème: “la Justice environnementale, comment impliquer les jeunes dans l’amélioration de la gouvernance dans la gestion des ressources naturelles en RDC?” et basée sur le reportage de Sarah Mangaza intitulé “Foncier: Kongo Central , les communautés de Kolofuma réclament leurs terres spoliées par la société JVL”, la première session de discussion a abordé la question de la justice environnementale. Le débat était animé par Sarah Mangaza, journaliste et Issa Lingbelu, activiste environnementale qui ont partagé leur expérience dans le journalisme d’enquête et dans le plaidoyer, notamment dans l’exposition des sujets autour des droits des communautés locales.

Pour Sarah Mangaza, l’implication des jeunes dans le processus du changement de mentalité, mais aussi dans la lutte contre le changement climatique et la préservation ainsi que la gestion durable de l’environnement. “C’est par la sensibilisation et le renforcement des capacités que les jeunes peuvent s’intéresser et agir en faveur de la gestion des ressources naturelles, mais tout doit partir de la prise de conscience par des jeunes et leur engagement”, a martelé Issa Lingbelu.
Jérémie Masheki, participants, a soulevé une question essentielle : « Qu’est-ce que les jeunes peuvent faire à leur niveau pour sensibiliser le public sur le changement climatique s’ils sont bloqués financièrement et à qui doivent-ils faire part de leurs préoccupations? » En réponse, Issa Lingbelu a souligné que les jeunes devraient travailler en synergie pour mener des actions de plaidoyer et rechercher des financements. Cette réponse a mis en évidence l'importance de l'unité et de la collaboration pour faire entendre leur voix.
Autour du thème de “la préservation de l’environnement et le développement économique, débat sur l’exploitation des ressources naturelles au service de la croissance économique” et inspirée du reportage Ferha Ntumba intitulé "RDC: A Basoko l'exploitation forestière affame celle de l’or empoisonne l'eau", la deuxième session de discussion avec les jeunes s’est déroulée autour de Ferha Ntumba, journaliste et présentatrice de l’émission objectif vert, qui a partagé son expérience de journaliste qui lui permet de sensibiliser la masse sur la préservation de l’environnement et la lutte contre le changement climatique.
“La prise de conscience des jeunes constitue un élément majeur dans le suivi et la préservation des ressources naturelles et les jeunes doivent également s’impliquer massivement sur cet aspect de la vie publique”, a-t-elle indiqué.
A côté d’elle, Alain-Parfait Ngulungu, chercheur en finances des ressources naturelles, a proposé l’implication des jeunes pour trouver des solutions sur les enjeux du développement durable pour diminuer la pression sur la forêt, sur les ressources fauniques et s’adapter au changement climatique, comme solution à l’amélioration du contexte socio-économique de la population congolaise tout en préservant le cadre de vie et la lutte contre le changement climatique.
“De mon expérience dans un projet de foresterie communautaire, j’ai travaillé à défendre la communauté de Sud-Ubangi qui était victime d’exploitation illicite du bois d’œuvre dans leurs forêts et cela depuis plusieurs années. A l'issue de ce projet, ils ont obtenu pour cette communauté un titre de CFCL”, a-t-il expliqué.
Durant la session les jeunes ont évoqué le désintérêt de la jeunesse congolaise vis-à-vis des questions environnementales pour lesquelles ils ont relevé le manque d’encadrement et d’orientation efficace, notamment dans le système éducatif.

En plus, Tichick Ngongo, un participant, a questionné la capacité d'influence des jeunes sur les politiques, en demandant si la jeunesse congolaise pouvait relever les défis pour faciliter la croissance économique tout en étant mise de côté, pour laquelle Alain-Parfait Ngulungu a appelé à plus de volonté de la part des jeunes sur leur engagement en politique pour influencer les décisions dans ce secteur.
Ces échanges avec les jeunes ont enrichi leur compréhension des enjeux et souligné la nécessité d'un dialogue continu entre les jeunes et les décideurs pour promouvoir le changement et l'engagement environnemental. "En mobilisant les acteurs locaux et en renforçant l'éducation environnementale, la communauté de Kinshasa peut devenir un modèle de résilience face aux défis environnementaux. Les engagements pris lors de cet événement ne doivent pas s'arrêter aux discussions, au contraire, ils doivent se traduire par des actions concrètes qui favorisent un environnement sain et durable pour les générations futures.”, a partagé un participant.